12 Mai, 2025 | Article

Worklife : « Aucune startup ne propose de défi tech plus enthousiasmant. »

Farah Chabchoub s’est fait un nom dans l’écosystème tech pour son rapport sans concession à l'excellence opérationnelle. Depuis bientôt deux ans qu’elle a rejoint Worklife au poste de CTO, elle se prépare à en doubler les équipes tech d’ici la fin de l’année avec une certitude : aucune startup ne propose de défi tech plus enthousiasmant.

« Quand les gens se figurent une startup de l’intérieur, ils ont tendance à s’imaginer un manque de sérieux ou de structure sur les sujets technologiques, explique la CTO de Worklife. Ils se disent que la sécurité ne doit pas être leur fort. Aujourd’hui je m’évertue à leur démontrer que nous sommes extrêmement matures sur ces sujets et que l’on aurait même des choses à leur apprendre. »

Farah Chabchoub parle avec le débit rapide d’une passionnée et l’assurance de quelqu’un qui a déjà fait ses preuves. Après un passage chez Dassault Systèmes, elle rejoint Leetchi et Mangopay en tant que première quality engineer. « J’ai rejoint Mangopay pour monter tout un pôle sur le sujet et recruter une équipe de 25 personnes. » Elle rejoint ensuite Livestorm puis Ankorstore, avant d’être contactée par Benjamin Suchar, CEO de Worklife, qui lui propose de superviser le scale alors que la startup vient de rejoindre le groupe Crédit Agricole

Les avantages salariés en mode « tech native »

Farah Chabchoub avait prévu de prendre une pause pour monter son propre projet mais ne pouvait pas refuser l’opportunité de monter à bord d’une fusée sur sa rampe de lancement. 

« C’est assez rare de trouver une équipe avec un tel niveau technique, mais qui conserve un ADN très startup, très chill. Et d’avoir un produit si ambitieux qui a un impact économique, social et environnemental aussi fort. » Mais le plus important est sans doute que Worklife n’est pas simplement une nouvelle solution d’avantages salariés sur le marché. La startup arrive avec un focus technologique qui vient changer la donne.« Notre proposition de valeur est liée au fait d’être « tech native », explique Farah. Nous sommes l’un des rares acteurs sur le marché —pour ne pas dire le premier— à ne pas avoir voulu travailler sur un réseau fermé. Nous avons donc cherché des partenariats avec les acteurs leaders du secteur pour pouvoir opérer sur un modèle totalement différent. Collaborer avec Visa et Mastercard, nous a ainsi permis d’avoir le plus large réseau d’acceptation du marché.»

De la technologie de pointe à tous les étages du produit

Chez Worklife, la technologie s’invite à tous les étages d’un produit qui permet de paramétrer avec une grande finesse l’utilisation des différents avantages. Une entreprise a même été capable de configurer un avantage à n’utiliser que dans un restaurant étoilé pendant les fêtes de fin d’année. Chaque entreprise va ainsi pouvoir paramétrer le système selon ses besoins, avec des avantages différents si le salarié est en déplacement par exemple.

« Nous sommes capables d’avoir un niveau de granularité qu’aucun acteur n’est en capacité de proposer, assure la CTO de Worklife. C’est la beauté d’avoir un produit tech native ! »

Doubler les effectifs tech d’ici la fin de l’année

Les équipes tech de Worklife ont toujours compté pour 30 à 40% des effectifs. Leur nombre va toutefois doubler d’ici la fin de l’année 2025, et largement dépasser la quarantaine de collaborateurs. « Avec 10% d’augmentation de trafic chaque mois, on connaît un énorme coup d’accélérateur. Cela demande des capacités techniques assez importantes pour suivre cette croissance. »

Comme toujours, Farah vise l’excellence opérationnelle, en particulier en matière de cybersécurité. L’hybridation opérée par La Fabrique by CA au sein du groupe Crédit Agricole a d’ailleurs généré un effet secondaire qui n’avait pas été prévu. « Plusieurs startups issues de la Fabrique sont venues nous voir, parce qu’ils avaient remarqué que nous partagions l’ensemble de nos documents concernant la gestion des incidents ou notre politique de cybersécurité sur notre Trust Center. C’est en quelque sorte un patrimoine commun que nous pouvons mettre à disposition au sein de la Fabrique pour que cela profite à d’autres équipes. »

Les défis à venir pour Worklife ne manquent pas et Farah reste impatiente de les adresser. Un sujet qui l’intéresse particulièrement concerne la gestion des flux monétaires. Aujourd’hui, il existe une réelle opportunité d’optimisation de cette gestion. «En rendant notre architecture plus agnostique vis-à-vis des PSP (Payment Service Providers), nous pourrions orchestrer les flux de manière plus stratégique, tirer parti de plusieurs partenaires selon les cas d’usage, et ainsi améliorer significativement notre efficacité opérationnelle. Ce type de réflexion — où la technologie permet non seulement d’améliorer la flexibilité mais aussi d’augmenter les revenus — est exactement le genre de défi qui me passionne. »

Valentin Pringuay