26 Mai, 2025 | Article

Pour le Village by CA, le plus grand accélérateur de startups d’Europe, c’est l’âge de la maturité

Avec ses 48 lieux en France et à l’étranger, le réseau des Villages by CA a vu passer près de 15% de la tech française depuis 10 ans. A Paris, Emmanuel Papadacci-Stephanopoli a pris les commandes du vaisseau amiral avec de nouvelles ambitions pour un lieu hors-norme qui entre dans une nouvelle époque.

Le 15 octobre 2014, le premier Village by CA était inauguré. Dix ans plus tard, le concept a largement essaimé en France en Europe avec notamment cinq Villages en Italie et un au Luxembourg. La relève était toute trouvée avec l’arrivée en novembre dernier d’Emmanuel Papadacci-Stephanopoli, venu de la Fabrique by CA. Un renouveau qui allie continuité et nouvelles ambitions dans un environnement tech et entrepreneurial qui n’a de cesse d’évoluer. 

Une coïncidence by CA

« Je n’avais jamais imaginé prendre la tête du Village by CA Paris, confesse Emmanuel Papadacci-Stephanopoli » qui rencontre un jour le DGA de la FNCA en charge de l’innovation. « Il m’a dit : Écoute Emmanuel, je pense que j’ai une opportunité exceptionnelle pour toi. Le mandat de maire du Village by CA Paris se libère. ». La proposition était impossible à refuser, surtout qu’Emmanuel Papadacci-Stephanopoli connaît parfaitement ce lieu pour avoir fait partie de l’équipe qui l’a pensé à une époque où il était responsable de l’innovation de la Fédération Nationale du Crédit Agricole. En venant du startup studio fintech, la complémentarité des expériences et l’opportunité de d’apporter un nouvel élan à ce modèle d’accompagnement des startups étaient une évidence. 

Préparer la suite d’une histoire extraordinaire

Emmanuel Papadacci-Stephanopoli perçoit immédiatement de nouvelles opportunités à mettre en place pour que le Village soit encore plus pertinent. Un nouveau paysage de l’innovation et de la tech dessine à l’aune de sujets structurants pour l’écosystème tels que l’émergence de l’IA, la transition écologique ou les enjeux sociétaux.  « Le bilan du Village by CA est extraordinaire, insiste-t-il. On a littéralement créé le plus grand accélérateur de startup d’Europe. Peu importe que l’on regarde le nombre de mètres carrés déployés, le nombre de startups accélérées (actuellement 800) ou le nombre de clients corporates accompagnés. 15% de la tech française est passé par un Village by CA depuis 10 ans. C’est une histoire extraordinaire. Le Groupe a réussi à créer un lieu-totem parfaitement reconnu et identifié sur la place. 

Dérisquer la réussite des startups

Aujourd’hui, Emmanuel se retrouve donc à la tête d’un lieu emblématique qu’il compte bien faire entrer dans une nouvelle étape de son histoire en redéfinissant une partie de sa mission, pas toujours totalement à l’aise avec le terme d’accélérateur de startups. 

« Nous ne sommes pas toujours là pour accélérer des startups, explique-t-il, car elles sont déjà véloces. Le problème, c’est qu’elles vont même parfois trop vite et comme en Formule 1, si tu as un mauvais réglage, tu termines dans les graviers. Pour réussir, il faut des compétences d’ingénierie, de tactique et de pilotage que nous apportons. On les aide à dérisquer leur projet entrepreneurial et à sécuriser leur croissance. Dit autrement, nous les aidons à réussir. »

Hybridation, formation, et financement, les 3 piliers de l’accélération

Le Village by CA déploie actuellement trois projets pour aller dans ce sens. D’abord du conseil  en innovation pour mettre leur expertise au service des startups et les aider à s’hybrider avec discernement au sein des grands groupes. « C’est la priorité numéro 1 de la Mission FrenchTech, rappelle-t-il, faciliter la collaboration des jeunes entreprises innovantes avec les corporates qui n’ont pas le même rapport au temps, au risque ni à la réglementation. Et nous accompagnons d’ailleurs les entités du Crédit Agricole dans ce sens. »

En partenariat avec Indosuez, Le Village by CA Paris accompagne la stratégie de financements avec des sessions de formation hebdomadaires pour apprendre aux fondateurs à répondre aux besoins spécifiques de croissance des startups. « Il y a tout un programme de masterclass que nous mettons à leur disposition. Nous avons regardé les 15 causes d’échec les plus citées par les startups et nous faisons intervenir des CXO aguerris de licornes ou scaleups, des fonds d’investissement, des banques d’affaires spécialisées en Tech pour les aiguiller au mieux sur ces sujets. Cela ne s’improvise pas.»

L’arrivée d’Emmanuel Papadacci-Stephanopoli coïncide enfin avec un moment où le modèle économique des accélérateurs est largement challengé.« Pendant des années, beaucoup d’accélérateurs fonctionnaient sur un modèle de mécénat de grands groupes en échange d’une veille active, reconnaît-il. Cette source de revenus s’est tarie. Aujourd’hui, un directeur marketing comprend déjà très bien ce que fait une startup, donc il ou elle attend autre chose. De notre côté, nous augmentons drastiquement la valeur de l’accompagnement proposé par rapport à ce qui existait par le passé. Les start-up paient, mais elles bénéficient d’un accompagnement stratégique sans équivalent, et nous construisons en parallèle les dispositifs d’innovation nouvelle génération avec les corporates. »

Valentin Pringuay