« Après deux années moroses, les levées de fonds dans la Fintech sont reparties en hausse de 20% en 2024, avec 1,3 milliards d’euros de fonds levés, contre 1,1 milliard l’an dernier » selon Mikaël Ptachek, Président de l’Observatoire de la Fintech. Voici les principaux enseignements que nous retirons du rapport de L’Année de la Fintech 2024.
Le montant total des levées de fonds repart à la hausse
Les start-up françaises du secteur financier ont levé 1,3 milliard d’euros depuis le début de l’année 2024, soit une augmentation d’environ 20 % par rapport à 2023. Bien que ce montant soit supérieur à celui de l’année dernière (1,1 milliard d’euros), il reste loin des montants atteints en 2021 et 2022 (autour de 2,5 milliards d’euros). Cette reprise témoigne d’un secteur en convalescence, où les investisseurs semblent hésiter entre prudence et enthousiasme.
Le secteur de l’assurance en tête des montants levés
Les jeunes pousses du secteur de l’assurance ont capté un tiers des fonds levés. Par exemple, Alan, spécialiste de l’assurance santé, a levé 173 millions d’euros en septembre 2024, tandis qu’Akur8, une société d’actuariat, annonçait avoir levé 108 millions d’euros le même mois. Cette coïncidence dans les agendas fait de septembre 2024 le meilleur mois en termes de montants levés depuis février 2022.
La diminution du nombre de levées de fonds se confirme
Si les montants levés sont en hausse, le nombre de levées de fonds a quant à lui significativement diminué cette année, avec 92 opérations recensées depuis janvier 2024, contre 140 l’an dernier. Ce sont principalement les jeunes sociétés, cherchant des financements inférieurs à 5 millions d’euros (amorçage et série A), qui ont le plus souffert de cette baisse.
Consolidation en cours du marché des fintechs
La prudence de certains investisseurs a poussé les fintechs à se rapprocher et on a parfois pu voir le marché se consolider. En 2024, 54 opérations de fusion et acquisition ont ainsi été enregistrées, un nouveau record. Parmi les exemples notables, on note l’achat de Regate par Qonto, de Pledg par Crédit Agricole Personal Finance & Mobility (ex CACF), et d’Ipaidthat par BPCE.
Le nombre de défaillance de fintech est en hausse
Les défaillances ont également atteint un point haut cette année, avec 19 sociétés en difficulté, parmi lesquelles la société de financement participatif October. Depuis 2016, environ 100 fintechs ayant levé au total 500 millions d’euros ont cessé leurs activités.
Prudence des investisseurs dans un contexte incertain
Les incertitudes politiques en France ont entraîné une prudence accrue de la part de certains investisseurs. Il en résulte que les très jeunes sociétés sont plus difficiles à financer, les investisseurs étant plus sélectifs qu’au cours des années 2021 et 2022 parfois considérées comme euphoriques.
État général du secteur des fintech en France
Avec 11 Milliards d’euros levés depuis 2010, la France compte environ 500 fintechs actives ayant déjà procédé à une levée de fonds, employant près de 36 000 salariés. Malgré les défis, le secteur continue de montrer des signes enthousiasmants de résilience et d’adaptation.
L’Observatoire de la Fintech conclut que l’année 2024 a été une période de transformation et de maturation pour le secteur des technologies financières. Comme pour la plupart des entreprises de la tech, les défis économiques et réglementaires ont poussé les acteurs à adopter des stratégies plus ciblées et durables cherchant la rentabilité (ou à minima la validation d’un modèle économique) à plus court terme, tout en continuant à innover pour répondre aux besoins d’un marché en constante évolution.
Source L’Observatoire de la Fintech avec l’AFP.