1 Déc, 2024 | Article

L’Observatoire de la Fintech : « c’est le retour des investisseurs et des méga-deals en France ! »

En moins de dix ans, l’écosystème Fintech français n’a cessé d’évoluer jusqu’à devenir l’un des plus dynamiques d’Europe. Raison pour laquelle était nécessaire de créer l’Observatoire de la Fintech pour en suivre les évolutions de manière organisée. Rencontre avec Mikaël Ptachek, Président de l’organisation, pour décrypter les derniers signaux de l’écosystème en cette fin d’année 2024.

« Nous sommes sur un secteur très innovant, explique Mikaël Ptachek, Président de l’Observatoire de la Fintech. Je crois que, durant ces dix dernières années, les fintechs ont remis en cause absolument toutes nos certitudes et tous nos usages des services bancaires et financiers. Même la réglementation a dû évoluer et s’adapter ». Le paysage de l’innovation, du Venture et de l’entrepreneuriat s’est lui aussi considérablement modifié en une décennie, le rendant méconnaissable pour toute personne qui l’aurait connu à ses débuts. Mikaël Ptachek le résume en quatre différences majeures : 

 

1. L’attrait des étudiants 

« Il y a dix ans, la plupart des étudiants qui sortaient d’école de commerce ou d’ingénieur voulaient d’abord rejoindre une grande entreprise avant de —peut-être— venir entreprendre quelques années plus tard. Le rapport s’est littéralement inversé : une majorité d’étudiants sont des entrepreneurs en puissance qui ont la volonté de prendre en main leur destin et de réaliser des choses le plus tôt possible ! »

2. Le monde du financement a aussi radicalement changé. 

Mikaël Ptachek se souvient avoir accompagné Viadeo, acteur français de la tech en 2012. Au terme d’un processus d’introduction en bourse ultra-complexe et chronophage, l’entreprise avait levé 22 millions d’euros. Un montant qui pourrait sembler dérisoire à côté des montants que certains entrepreneurs ont levés ces dernières années. A elles seules, les Fintechs françaises lèvent actuellement plus d’un milliard d’euros chaque année, au travers d’une centaine d’opérations. 

 

3. Les dispositifs de création et d’accompagnement : 

« La Fabrique by CA n’existait pas non plus, rappelle le Président de l’Observatoire de la Fintech. Tout comme les dispositifs similaires ou complémentaires qui ont été lancé chez d’autres acteurs bancaires. Les corporates n’avaient pas encore fait le lien entre leurs métiers, leurs besoins de transformation, et les dispositifs à mobiliser pour y parvenir. »

4. La séniorisation des équipes

Au départ, la Fintech était davantage composée de profils jeunes qui voulaient proposer des innovations de rupture en ayant une expérience modérée des métiers bancaires et assurantiels. Là aussi, les choses ont évolué avec le recrutement à des fonctions de Direction de profils beaucoup plus senior qui ont l’expérience des « pain points » du secteur pour y apporter des solutions. 

 

Vers le retour des investisseurs et des méga-deals en France ? 

Depuis 2019, l’Observatoire de la Fintech accompagne l’évolution du secteur en le décryptant grâce aux études qu’il publie, mais aussi en partageant ses éclairages, ses formations et ses conseils pour accompagner les acteurs qui ont besoin de structuration financière ou de conformité.

La prochaine publication sur le point d’être diffusée avec « quelques surprises et renversements de tendances par rapport à ce que l’on a connu ces dernières années, promet Mikaël Ptachek. C’est notamment le retour des investisseurs et des méga-deals en France ! Les levées de fonds avaient significativement marqué le pas ces dernières années, les investisseurs étaient plus prudents. On voyait de moins en moins de méga-deals (opérations supérieures à 100 millions d’euros) avec seulement un par an là où l’on en avait une dizaine avant cette baisse. Or, on dépasse déjà les 3 méga-deals en 2024. Le signal est clair : les investissements dans la Fintech repartent à la hausse ! »

Valentin Pringuay