Un début d’année en trompe-l’œil pour les fintechs
Les chiffres sont séduisants : au premier trimestre 2025, les levées de fonds dans la fintech mondiale ont bondi à 12,4 milliards de dollars, bien au-dessus des 8,2 milliards enregistrés début 2024. Romain Liquard précise que « l’Europe bénéficie de l’engouement des investisseurs pour les crypto-actifs », de quoi croire à un printemps retrouvé pour l’écosystème. Mais la dynamique reste toutefois fragile car le nombre d’opérations diminue de près de 30%. L’essentiel de ce montant repose en effet sur quelques mégarounds tels que la levée de 2 milliards de dollars par Binance ou les 600 millions captés par Tether. Loin d’un mouvement de fond, ces transactions ponctuelles masquent un contexte d’investissement toujours plus exigeant et sélectif.
Un climat d’incertitude alimenté par les Etats-Unis
Alors que les fintechs les plus robustes semblent se financer plus aisément qu’en 2024, l’avenir s’assombrit tandis que l’introduction de nouveaux droits de douane par l’administration Trump ravive les inquiétudes économiques mondiales. Pour les startups, cette nouvelle donne pourrait peser lourdement, en particulier dans les secteurs les plus sensibles aux cycles économiques comme le crédit à la consommation, l’assurance ou les paiements fractionnés. Mais comme le précise aussi Romain Liquard, « toute période troublée peut aussi offrir son lot d’opportunités. La volatilité des marchés et l’incertitude économique pourraient renforcer l’attrait des boursicoteurs pour les produits de trading des néo-courtiers à bas coût transactionnel »
Sélection naturelle (encore) en vue pour les fintechs
La pression monte donc. Plus que jamais, gagner rapidement en parts de marché devient vital pour espérer atteindre la rentabilité. Dans cet environnement, seules les fintechs capables d’afficher solidité financière et pertinence stratégique tireront leur épingle du jeu. Certains acteurs clés du marché, notamment dans les domaines des paiements, des cryptos et des néobanques, sont aujourd’hui au cœur de réflexions plus larges sur la souveraineté technologique, maître mot de l’année 2025. Une dynamique qui pourrait continuer à attirer les investisseurs les plus stratégiques, pour des raisons peut-être aussi extra financières, malgré les turbulences à venir.
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