Okali est un pionnier du Banking as a Service (BaaS) qui permet à d’autres entreprises de proposer des services de paiement sans avoir à obtenir d’agrément bancaire. Plus concrètement, Okali les accompagne dans la conception, le développement et le pilotage de leurs solutions de paiement sur mesure. Cela n’a pourtant pas toujours été le cas, car la startup issue du corporate startup studio a déjà une longue vie derrière elle.
Histoire d’Okali : de la SFPMEI à la Fabrique by CA
Les origines d’Okali remontent à 1999 et à la création de la Société financière du porte-monnaie électronique interbancaire (SFMPEI), chargée d’émettre la monnaie électronique de Moneo jusqu’à sa disparition en 2015. En 2010, la société est rachetée par le fonds d’investissement BlackFin Capital Partners avec l’objectif de faire levier des différents agréments de l’entreprise pour réaliser un pivot.
La SFPMEI devient alors l’un des tout premiers prestataires de services de paiement (PSP) en France, tenant le rôle de mandant auprès de nombreux agents tels que Lydia ou Blank, le compte pro qui vient simplifier l’ouverture d’un compte professionnel pour les indépendants à partir de 2021. Pour s’assurer de la stabilité de la SFPMEI sur laquelle Blank réalise sa croissance, le Crédit Agricole décide de racheter l’entreprise qu’elle rebaptise Okali.
Dirigée par Sabine Fillias, co-fondatrice de La Fabrique by CA, pendant les trois premières années de sa présence dans le Groupe, la direction d’Okali est donc confiée à Alison Alonso à partir du 1er novembre 2024 après avoir dirigé la compliance de l’entreprise.
« Sabine est CFO de formation, explique Alison Alonso. Elle a permis de mettre Okali dans une vraie dynamique positive d’un point de vue financier. L’enjeu qui est le mien sera de sécuriser les dispositifs en vue d’une nouvelle phase de croissance. »
Un positionnement avant tout basé sur la conformité
Alison Alonso s’amuse beaucoup de ces multiples pivots et renouveaux car l’Okali d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec la SFPMEI d’hier. Deux éléments sont pourtant restés des piliers de son développement : une directrice financière présente depuis les débuts, et —surtout— un goût prononcé pour l’innovation dans le milieu très régulé de la banque. En témoigne sa nouvelle CEO qui s’est toujours destinée aux enjeux réglementaires :
« Je trouve que la réglementation est quelque chose d’hyper bien construit. Les textes réglementaires apportent toujours une réponse. Et quand ils n’en apportent pas, cela signifie qu’il y a de la place pour innover. »
Trois types d’acteurs dans le monde des BaaS
La compliance est donc au cœur de la mission d’Okali, occupant une douzaine de collaborateurs sur les vingt-cinq que compte l’entreprise. Une particularité qui permet de bien comprendre son positionnement. Alison Alonso schématise en identifiant trois types d’acteurs dans ce monde des BaaS. Il y a d’un côté de gros acteurs très lourds et peu agiles. Et de l’autre de nouveaux entrants plus agiles, mais dont l’expertise compliance est moins aiguisée.
« Leur métier est vraiment la tech, décrypte-t-elle. Nombreux sont ceux qui découvrent le monde régulé et je pense qu’ils vont être très challengés par le régulateur. Leur attractivité va certainement diminuer puisqu’ils vont forcément foncer dans des murs. »
Okali, la voie de l’innovaiton
La troisième voie —celle d’Okali— est un positionnement d’experts des sujets compliance, tout en proposant une grande agilité avec des équipes qui accompagnent leurs clients sur des propositions sur-mesure.
« On essaye d’explorer tout le champ des possibles, explique Alison Alonso. Nous sommes très à l’écoute des opportunités du marché pour permettre à ces acteurs de se diversifier. On leur apporte l’expertise conformité, puis nous creusons avec eux dans le réglementaire pour voir ce qu’il est possible de faire et trouver les opportunités ! »
Valentin Pringuay